Manifestons plus pour gagner plus !
Plus de 12 000 manifestants se sont
retrouvés dans les rues de Rouen ce jeudi 15 mai pour affirmer
leur attachement à 'un service public de qualité et
accessible à tous. Parmi eux, lycéens, étudiants,
enseignants et parents d'élèves étaient présents
côte à côte pour dénoncer la suppression
11 200 postes d'enseignants dans l'Education nationale et le manque
de moyens dans les établissements.
Alors que les étudiants
réclament des réponses claires en termes de budget des
universités, d'encadrement pédagogique et de pouvoir
d'achat, le gouvernement reste muet sur ces questions. Le Plan Campus
annoncé en février par le Ministère de
l'Enseignement Supérieur et de la Recherche privilégie
la création de campus d'excellence au lieu de prioriser les
universités vétustes. La mise en place du Plan Licence
(attribution de moyens financiers avec pour objectifs au moins 50%
d'une classe d'âge au niveau Licence) se fait sans créations
de postes annoncées par le gouvernement. La suppression de
9,2% des postes au concours de l'Education nationale ferme des
débouchés à de nombreux étudiants qui se
sont dirigés vers les métiers de l'enseignement. La
réforme des bourses entraîne la diminution du montant
des bourses pour plus de 100 000 étudiants. Les étudiants
attendent maintenant un changement d'orientation radical de la part
du gouvernement.
De plus, le gouvernement souhaite
présenter au mois de juin sa réforme des retraites.
Comme toujours, il entend réduire ce débat à une
équation comptable ne concernant que les retraités ou
les salariés proches de la retraite. Or trop de réformes
ont été imposées au nom des jeunes et finalement
contre eux, à commencer par le CPE en 2006. Jeunes en
insertion, salariés ou étudiants, c'est sur nous que
reposera le financement du système de retraite par répartition
dans les années à venir.
L’augmentation du niveau de
qualification des jeunes a entraîné un allongement de la
durée des études et un recul de l’âge moyen
d’entrée dans un emploi stable (27 ans) qui conduisent les
jeunes à commencer à cotiser plus tard que par le
passé. Il est donc indispensable de permettre à chacun
de valider les années d'études dans le calcul des
annuités ouvrant droit à la retraite, afin de renforcer
le droit à la retraite à taux plein à 60 ans
pour les futurs actifs et d’offrir la garantie de pouvoir étudier
sans être inquiété par son avenir, même
lointain.
Parce que la retraite est bien l'affaire de tous, les étudiants se joindront aux manifestations du 22 avril prochain pour la sauvegarde d'un système de retraite juste et solidaire.