Pour la septième année consécutive, l’UNEF publie sa septième enquête annuelle sur le pouvoir d’achat des étudiants. Les étudiants n’ont pas eu à attendre les annonces du gouvernement pour subir la rigueur.
Le coût de la vie étudiante augmente de 4,1% pour l’année 2011-2012
En 2011-2012, le coût de la vie étudiante augmente de 4,1% soit deux fois plus vite que l’inflation (2,1% selon l’INSEE). Cette hausse est tirée vers le haut par la flambée des loyers à l’emménagement (+8,9% à Paris et +1,9% en région) et l’absence de revalorisation réelle des aides au logement (APL/ALS). De plus, l’indice de l’augmentation du coût de la vie est fortement impacté par l’augmentation importante des frais décidés par le gouvernement. Les dépenses obligatoires tel que les frais d’inscriptions, le montant de la cotisation à la sécurité sociale et le prix du ticket RU augmentent de 4,4%. Par ses choix politiques, le gouvernement est responsable de la paupérisation du milieu étudiant.
Une politique sociale en situation d’échec
Le gouvernement est plus timide quand il s’agit d’augmenter les aides que pour rehausser les frais obligatoires. Si le dossier des aides sociales directes a connu une amélioration significative (6ème échelon de bourse, 10ème mois de bourse), ces avancées sont aujourd’hui remises en cause par la frilosité du gouvernement à financer la totalité du dixième mois de bourse.
Le refus du gouvernement de ne pas vouloir apporter des réponses concernant les autres problématiques étudiantes (insuffisance des aides au logement, frais obligatoires) a entrainé une dégradation continue du pouvoir d’achat depuis 5 ans. Ainsi, depuis 2006, les dépenses obligatoires ont augmenté de 33,2% tandis que les aides sociales n’ont augmenté que de 13%.
8 étudiants sur 10 n’ont pas été concernés par les dernières mesures du gouvernement. En effet la grande majorité ne bénéficie pas des bourses, mais rencontre de grandes difficultés à financer ses études. Un foyer dont les revenus s’approchent du salaire médian selon l’INSEE, devra dépenser dans certains cas près d’un tiers de son budget pour financer les études de son enfant. Les étudiants n’ont alors d’autre choix que de trouver un travail alimentaire au détriment de leurs études.
Un reflux historique de la démocratisation
Les conséquences de cette politique ne sont pas minces. Depuis 2006, la part des étudiants, dans l’enseignement supérieur, issus des foyers les plus modestes, a baissé de 9,1 points. La possibilité de faire des études et de les réussir dépend lourdement de son origine sociale. Le modèle républicain de l’ascenseur social ne fonctionne plus, pire il pousse les jeunes issus des familles moyennes et modestes à déserter les formations du supérieur. Cette situation est non seulement insupportable socialement mais aussi irresponsable économiquement à l’heure où la France manque de diplômé.
L’UNEF revendique des mesures d’urgences
Cette situation historique est un signal d’alarme grave que le gouvernement doit entendre. Alors que s’exprime des réticences à verser un dixième mois de bourse pourtant promis par le chef de l’Etat, il est urgent de changer de cap politique. Les étudiants attendent des annonces de la part du nouveau ministre de l’enseignement, Laurent Wauquiez, pour la garantie d’un dixième mois de bourse plein au mois de septembre.
De plus, la situation particulièrement difficile pour les étudiants et leur famille doit donner lieu à un gel exceptionnel des frais obligatoires (chiffré à 90 millions d’euros) ainsi qu’à une revalorisation de 20% des aides au logement.